Elle les regarde manger
Soulagée
Un jour est une victoire
Pour cette mère
Plongée dans le noir
Les joues creuses
Elle regarde ses oisillons affamés
Manger la becquée
Du Secours Populaire…
Soulagée
Elle sourit
Comme par défi
Elle a froid
Dans son appartement
Fait de poussière
Et de salpêtre
Elle y meurt
Lentement
En comptant
Ses petits sous
Sous une faible lueur
D’une cuisine sans ragoût
Et à l’odeur éternelle
De bougie bon marché
Elle compte ses larmes
Seule richesse naturelle
D’un puits sans fond
Qui nourrit sa misère
Elle souffre seule
Elle meurt seule
La tête dans l’assiette
Ses enfant rêvent
Au lendemain
D’un jour meilleur
Sans diète
Pour leur mère
Sans destin