L’éducation a une emprise considérable sur notre vie d’adulte.
Sans juger évidemment qui que ce soit, j’ai eu une enfance merveilleuse, mais l’école et nos parents nous enfermaient dans une forme de bien pensance, de pensée unique, je me faisais phagocyter par le système, déjà si jeune…
Originaire du Nord de la France, j’ai reçu une éducation où la discrétion était de mise.
On ne parlait pas fort dans les lieux publics, on adoptait une tenue correcte en toute circonstance, on ne se rebellait pas contre l’autorité, on restait discret quoiqu’il arrive !…
Certainement était-ce l’époque qui voulait ça.
Toute ma jeunesse, et pendant de nombreuses années encore, j’ai eu du mal à m’exprimer avec mes mots, mon cœur, mon ressenti.
Toujours cette retenue presque honteuse qui m’a toujours empêché d’être moi, la peur de mal faire ou le désir de trop bien faire.
Les bouddhistes me diraient que j’ai besoin d’ouvrir mes chakras, les religieux d’offrir mon cœur à Dieu, les francs-maçons de tailler ma pierre, et les philosophes de tuer le père.
J’ai travaillé sur moi, j’ai avancé, portant sur mes épaules ma vie et trainant mon éducation.
Aujourd’hui, à la moitié de ma vie, j’ouvre enfin ces chakras et j’enlève les aspérités sur cette pierre qui me freine.
J’ai encore un long chemin à parcourir.
Marseille m’a aidé dans mon cheminement, cette ville qui me ressemble, moi le gars du nord, Marseille cette ville où on peut parler à voix haute sans pudeur, rire à pleine gorge sans avoir peur du regard des autres, parler avec ses propres mots, et écrire comme on parle !
Je n’avais pas vu que je portais des chaînes…